Titre : Hors de Portée
Auteur : Georgia Caldera
Éditeur : J’ai Lu pour Elle
Date de parution : 04 juin 2014
Résumé
Sa spécialité ? Fuir toute relation. Et on peut dire que Scarlett est docteur ès « disparition au petit matin ». Inutile de lui parler relation sérieuse, confiance et stabilité, elle en est incapable. Si investissement il y a, c’est dans la société de décoration d’intérieur qu’elle vient de créer avec sa cousine, ancienne mannequin déjantée, et qui lui prend le plus clair de son temps. Pourtant, face à son nouveau plus gros client, le très entêté et séduisant M. Mufle-Connard, plus connu sous le nom d’Aïdan Stern, le savoir de Scarlett ne lui sera d’aucun secours. Mais parviendra-t-il vraiment à guérir les blessures du passé ?
Avis de Mockingjay
En temps normal, j’écris toujours mes chroniques à chaud (dès que j’ai fermé le livre), et je suis incapable de me lancer dans une nouvelle lecture tant que tout n’est pas bouclé.
Et pourtant, avec ce livre j’ai dû me laisser un peu de temps pour, j’espérais, être capable de me décider. Et me voilà une semaine plus tard toujours incapable de choisir .
Voici donc le premier livre qu’il m’est impossible de noter, parce qu’avec ce roman, c’est tout ou rien, soit un cinq, soit un zéro et pourtant il ne mérite aucune de ces deux notes (et encore moins une note intermédiaire).
L’histoire en elle-même n’a rien d’original :
Un riche homme d’affaires emploie une jeune fille (et lui offre une somme que le travail ne mérite certainement pas), et lui avoue dès le début qu’il la connait.
Aidan Stern n’est autre que le frère de Romain, le premier petit ami de Scarlett, la fille en question. Il va lui faire comprendre qu’il l’aime depuis toujours, va tout faire pour l’avoir et va réussir non sans mal.
Ce qui donne toute l’intensité au bouquin (sans prendre en compte l’auteur ou le style d’écriture dont je parlerais plus tard), ce sont les personnages et les liens qui les unissent. Et c’est la que «ça passe ou ça casse».
Personnellement je crois qu’en fin de compte j’ai détesté ces héros.
Scarlett, une jeune femme d’une trentaine d’années qui est pourtant sûre d’elle et qui a du caractère va se laisser mener à la baguette par Aidan, et je trouve ça horripilant. Elle lui laisse faire tout ce qu’il veut sans jamais trouver le courage de le remettre à sa place. Il régente sa vie et la contrôle à tel point que je ne peux pas m’empêcher de comparer cet homme avec un certain C. Grey. Ils sont du même acabit. Manipulateur, menteur et sans scrupules. Elle est incapable de lui résister et il suffit à Monsieur de quelques caresses et quelques baisers bien placés pour faire oublier à Scarlett pourquoi elle lui en voulait.
Aidan, dans le premier tiers du roman m’a fait peur ! Il a l’air d’un c*n égocentrique dérangé et limite psychopathe.
Dans le second tiers, je l’ai trouvé attendrissant avec sa manie du rangement et l’amour qu’il porte à Scarlett.
Et dans le dernier, il m’a fait enrager ! Maniaque du contrôle, arrogant, possessif, tricheur, un vrai tyran !
Au final je trouve cette relation vraiment malsaine et pour rien au monde je voudrai être à la place de Scarlett !
Mais en dehors, de ce sentiment vraiment déplaisant, il y a l’écriture de Georgia Caldera, qui a un don hors du commun pour nous offrir des univers dérangeants (les royalties engendrées sur ce dernier mot reviendront à Melwasul, car c’est elle qui avec ce seul mot résume le livre), des personnages et des intrigues qui ne laisseront personne indifférent. Sans parler des dialogues haut en couleurs qui sont une bouffée d’air frais au milieu de tous ces sentiments malsains. En attaquant ce livre, d’après son résumé et sa couverture, je m’attendais vraiment à un truc drôle et léger, je me suis bien trompée. Cependant, on ressent tellement de choses pendant cette lecture que je n’ai qu’une chose à dire, lisez-le et venez me dire si comme Melwasul vous avez adoré ou si comme moi, vous êtes plus écœuré.
Extraits
«Aidan semblait vouloir la posséder toute entière, accéder d’emblée à ce qu’elle avait de plus intime, alors même que ses doigts demeuraient sagement posés sur ses mâchoires.
Mon dieu, ce n’était plus un baiser, ça, c’était une véritable prise d’otage !»
«- Tu es la première femme que j’essaie… non, que je m’efforce, ce serait plus juste, de séduire… et je dois m’y prendre comme un manche ? Parce que j’ai beau faire mon possible, le résultat, je le crains, c’est que je suis toujours en train de ramer aussi misérablement qu’un galérien.»
«- T’ai-je dit à quel point j’étais ignare en matière de Séduction ?
– Oui, tu l’as évoqué, finit-elle par acquiescer.
– Et t’ai-je dit combien je te désirais ? A priori, ces deux données ne sont pas compatibles, il en résulte a peu prêt ce que je suis en train de faire là. Soit quelque chose sans doute assez proche de ce qu’on pourrait qualifier harcèlement. Par conséquent, je réclame ton indulgence… ainsi que ta clémence, dans le cas où la police serait déjà en route.»
Mocking Jay